[Lowry, Lewis] Le passeur
Le passeur
Auteur : Lois Lowry (Etats-Unis)
Illustration de couverture : Yann Pommaux
Titre original : The Giver (1992)
Traducteur : Frédérique Pressmann
Editeur : L’école des loisirs
Collection : Médium
221 pages, 19 cm
Genre : Science-Fiction, Jeunesse
ISBN : 978-2-211-20834-5
EAN : 9782211208345
Prix Farniente 2000
Quatrième de couverture
Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n’existent pas. Les inégalités n’existent pas. la désobéissance et la révolte n’existent pas. L’harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveaux-nés inaptes sont « élargis », personne ne sait exactement ce que cela veut dire.
Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir : c’est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait comment était le monde, des générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux, quand l’oeil humain pouvait encore voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux.
Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d’une grande cérémonie, il se verra attribuer, comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté.
Jonas ne sait pas encore qu’il est unique. Un destin extraordinaire l’attend. Un destin qui peut le détruire.
Mon avis
J’ai lu livre, sans doute l’année où il a gagné le prix Farniente (2000). Et c’est en lisant le billet d’Helran que je me suis rendue compte, même s’il a fallut du temps, que je l’avais déjà lu. Et que je ne me souvenais de bien peu de choses. Pour tout dire, je me souvenais que le « passage » faisait très mal, et que je m’étais dit que ça devait être horrible de « recevoir ». Sans trop me rappeler de ce qui passait de l’un à l’autre, et pire encore, je ne me souvenais pas de la Communauté et de sa structure, etc.
J’ai donc relu, puisque malgré le peu de souvenirs que j’en avais, il me semblait avoir plutôt apprécié la lecture.
Et bien certaines choses m’ont parut assez étranges, mais le système politique même si peu expliqué surtout sur le pourquoi m’a semblé présent. Ca ne m’a pas du tout dérangé qu’on aborde à peine ce sujet. J’ai trouvé qu’il était assez présent de lui même dans le récit : les gens du passé ont choisi l’Identique parce que le choix apporte des souffrances. On n’en parle pas « une bonne fois pour toute » en de nombreuses phrases, mais c’est perçu puis expliqué petit à petit.
Coté sentiments, ils sont là et il est d’ailleurs obligatoire d’en parler tous les soirs. Mais on comprend vite que ces sentiments sont assez faibles, et surtout que les choses négatives sont très vite et facilement détournée vers quelque chose de plus calme ou positif. De faux sentiments donc, des choses fugaces et sans réelle importance tellement il leur est facile de passer outre.
De la même façon que le début, la mise en place, m’a parut bien long, la fin m’a semblé interminable et n’est d’ailleurs pas vraiment une fin. Rien n’est conclu, on ne sait pas ce qu’il advient de Jonas et de son compagnon de voyage, on ne sait pas ce qui se passe dans la communauté… alors que la fuite de Jonas m’a semblé trainer en longueur. A noter tout de même que lorsqu’on aborde (enfin) la question des couleurs, j’ai été survoler les pages déjà lues, et j’ai été épatée que de fait les couleurs soient absentes des descriptions, sans que cela ne soit gênant.
J’ai du mal à m’exprimer, mais je comprends ce qui a gêné Helran au sujet « politique ». Même si j’ai ressenti cela à une moindre échelle. Je suis sans doute moins exigente sur le « pourquoi » d’un système organisant une société. Coté sentiment, si je comprends tout à fait le lien couleur-sentiment, j’ai bien plus de mal à comprendre que l’absence de ces couleurs puisse autant supprimer les émotions : après tout les aveugles ne sont pas des gens dénués de sentiments !
Chose étrange, ce livre est le premier d’une trilogie dont j’ai lu le seconde tome… qui m’a semblé bien plus construit et équilibré… mais sans aucun rapport avec le passeur. Il va falloir que je relise aussi cette suite, pour voir ce que j’ai pu « zapper » pour ne pas arriver à relier ces deux tomes. Le lien entre le tome 2 et le tome 3 (L’élue et Le messager) me semble lui tout à fait concret en n’ayant lu que le quatrièm de couverture pour le tome 3 : le village évoqué est celui que trouve l’élue dans le tome 2.
Bref, un livre facile à lire. Un fond un peu léger qui m’a peu touchée. Heureusement, le style est fluide, parfois poétique mais pas trop (la fin étant plus poétique justement, ça explique peut-être que j’ai eu du mal avec). Et puis ce talent de ne pas nous parler de couleur là où dans les autres livres les couleurs sont très présentes dans les descriptions.
Ajout de dernière minute : en allant rendre le livre à la bibliothèque, j’ai tiqué sur la couverture qui montre des voitures alors qu’elles sont absentes du récit : enfants et adultes se déplacent à vélo.